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CULTURE, ARTS & LITTÉRATURE
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BÉNIN/CULTURE/HISTOIRE - LES ORÎLÊ ET LEURS ORIKI DES YORUBA DE PORTO NOVO ET LEUR ORIGINE. DERNIÈRE PARTIE

BÉNIN/CULTURE/HISTOIRE - LES ORÎLÊ ET LEURS ORIKI DES YORUBA DE PORTO NOVO ET LEUR ORIGINE. DERNIÈRE PARTIE

Il est évident que les premiers Yoruba notamment les ancêtres de Mapo-Moji établis à Porto-Novo après Tè-Agbanlin, étaient animistes. Mais, on ne doit pas perdre de vue que l’animisme (Orisha) au même titre que l’Islamisme est une religion. La seule différence est que celui-là relève du polythéisme, et celui-ci du monothéisme. Le terme « Yoruba » indique une origine, c’est-à-dire un état permanent qu’on ne peut renier, tandis que les termes « abô orisha » (animiste) et « Imalé » (musulman) désignent des cultes comme tels un état sujet à des changements possibles.

 

OMO ISEYIN

Ce sont les originaires d’ « Isêyin ». Nous retrouvons sous cette appellation une famille dont le foyer principal est à Bagoro, celle dont l’actuel chef est le nommé Lawani El-Hadj Sani, une vieille notabilité de Porto-Novo, communément connue sous le nom de Ajao Olumata du quartier Bagoro-Fila. Le nommé Salou, ancêtre de cette famille, à son arrivée à Porto-Novo, s’est d’abord établi, au quartier Guévié ; mais il ne semble pas qu’il y ait fondé un foyer puisqu’on n’y retrouve aucun de ses descendants. Ce fut donc par la suite qu’il s’installa à Bagoro, d’ailleurs en compagnie du « fondateur » des actuelles familles Sounkere et El-Hadj Bouraïma, ce dernier, l’un des premiers musulmans de Porto-Novo à avoir accompli le pélerinage à la Mecque est encore en vie.

De Salou, naquit Bouraïma (ce n’est pas celui qui vient d’être cité) qui ,eut plusieurs enfants dont Akadiri, Lawani, Osanda, Rebija et Badarou.

Les ancêtres de cet « Orilê » sont considérés comme les adeptes du culte « Oro » d’ailleurs au même titre que les Êgba. Il suffit pour S’en convaincre d’analyser le contenu des « Oriki » respectifs de ces deux « Orilê ». En effet, on y retrouve plusieurs passages qui se recoupent.

Êgba et Isêyin auraient-ils un ancêtre commun ? Certains le pensent.

Notons par ailleurs que la famille Salou du quartier Bagoro a eu, nous dit-on, quelques liens mal définis avec les Jeni Agbe (cf lya Oni gba nla) famille Akin Ocho, du quartier Idi Obô. En effet, on retrouve à tort d’ailleurs, dans l’oriki de la famille Salou, des termes propres aux « Jeni Agbe » ; notamment l’appellation de Mapo-Mossi » traditionnellement réservée au Jeni Agbe.

On constate cette forme d’assimilation dans un grand nombre de familles Yoruba de Porto-Novo.

 

MAPO BATURE, MAPO KUTURE

Cet « Orilê » est d’origine Haoussa. Il regroupe aujourd’hui un certain nombre de familles assez vastes entre lesquelles il n’existe aucune sorte de lien ; ce sont :

– La famille Adjibadé du quartier Wèzounmè ; son ancêtre est Orekan (Balogoun) général Yoruba qui dirigea la guerre contre l’armée Ègba sous le règne de Dè-Mèkpon. Les Yoruba rentrèrent victorieux à Porto-Novo en chantant:

Êgba salô awa lapa akodudu loju ina
Êgba salô agira lapa ogogo ni fila.
Êgba salô ti ôwô ba t’Êgba a’ke hêri

– La famille Osséni, dont le foyer originel se situe au quartier Idioro, s’est établie de nos jours à Sadognon.
– La famille Lawani du quartier Déguè Idiaraba dont l’actuel chef est le nommé Yessoufou Baba Oni Fila.

Notons par ailleurs que cette famille s’est étendue ces dernières années à celle du feu El-Hadj Afolabi Alao du quartier Idioro. Nous ignorons d’ailleurs les raisons qui ont motivé cette extension. La famille du feu Afolabi Alao, est traditionnellement rattachée à celle de Ibitocho dont l’orilè est « Olomu ».
– La famille Emmanuel, famille d’origine portugaise, du quartier Itagogo, relève aussi de cet « Orilê ».

 

OBINJA

C’est l’ « Orilê » des « Tapa » dont le foyer originel ancestral n’est pas situé en terre Yoruba. De même que le « Engun » est un des cultes Yoruba, le « Gunuko » ou « Gunu » est le principal culte Tapa.

L’ « Oriki » de cet « Orilê » s’applique à trois familles bien connues à Porto-Novo :

– La famille Soumanou Gomez, ancienne famille d’origine portugaise dont le foyer principal est au quartier Atakpamè. De toutes les familles Tapa de Porto-Novo, elle a été reconnue comme la seule détenant un autel du culte « Gunuko » ;

– La famille Abiôla, famille Tapa dont l’ancêtre serait venu au culte « Egun » compte tenu des exigences de Ifa. Cette famille s’est établie à Adomè ;

– La famille Tapa du quartier Attakè.

Notons également que certaines sources déclarent que la famille du feu El-Hadj Sanoussi du quartier Djakomè relèverait de cet « Orilê ».

 

IJEBU

Un grand nombre de familles Yoruba n’ayant entre elles aucun lien se retrouvent sous la bannière de cet « Orilê » ; ce sont notamment :

– La famille Oguebule (Ijêbu Ode) du quartier Ahouantikomê, seule, semble notoirement la plus représentative de cet « Onilê ».

Mais il existe également d’autres importants foyers qui se rattachent à cette source ; ce sont notamment :

– La famille Adjibi à laquelle est apparentée une importante famille Goun (Zounon). Les Adjibi qui ont leur foyer principal à Guévié sont encore appelés « Omô Morohunfolu » expression qui, à juste titre peut conduire à les ranger sous le titre de « Olalômi » ou « Ola ». Cette famille dont l’ancêtre descend du roi « Awujale d’Ijebu » a aujourd’hui à sa tête M. Amzat Bouraîma Madjebi, un des notables de Porto-Novo. Elle est saluée par l’oriki de « Modun Njaro ».

– La famille Modun Njaro famille de Imam Moukhtar du quartier Sokomè ;

Un groupe de deux familles dont le foyer principal se situe à ltèkpolu Imalé (famille d’El-Hadji Tiamiou Alaga notamment) a selon certaines sources dignes de foi une origine « Ijebu ».

On affirme également sans aucune précision que la famille de El-Hadj Aminou Tawakalitou, l’actuel Sériki de la communauté Musulmane de Porto-Novo, parent du feu Imam Bello devrait appartenir à cet « Orilê ».

Cette famille est saluée, semble-t-il, sous l’ « Oriki » de « Modun Mêrin ».

 

MORO-MASHO 

Nous avons retrouvé sous le sigle de cet Oriki un certain nombre de familles, notamment :

– Celle de Baba Tade Abdoulaye du quartier Itatôgônou ;
– Celle de Kôssôkô du quartier Ogan’la ;
– Enfin une famille dont le foyer principal se situe au quartier Ayantèdo. Notons que c’est dans cette dernière famille que se recrutent traditionnellement à Porto-Novo les batteurs de tam-tam dit « gangan ».

Nous n’avons pas pu définir l’ « Orilê » auquel pourrait se rattacher la souche « Moro-Masho ».

Nous venons de passer rapidement en revue les quelques « Orilê » représentés parmi les familles Yoruba de Porto-Novo. Certains « Onilê » parmi lesquels Orangun, Ajeje, Ikirun, Ajero, Olupo, Olufôn, Ara Oje, Alaran, etc., ne semblent pas exister ici ; si nous n’avons rencontré au cours de notre enquête aucune famille à laquelle on pourrait attribuer ces « Oriki », il est cependant possible que des personnes isolées, c’est-à-dire, n’ayant pas à Porto-Novo une famille étendue ou un foyer familial anciennement établi (ibudo) peuvent prétendre représenter ces « Orilê ».

 

De cette donc, 

OMO ISEYIN

Ce sont les originaires d’ « Isêyin ». Nous retrouvons sous cette appellation une famille dont le foyer principal est à Bagoro, celle dont l’actuel chef est le nommé Lawani El-Hadj Sani, une vieille notabilité de Porto-Novo, communément connue sous le nom de Ajao Olumata du quartier Bagoro-Fila. Le nommé Salou, ancêtre de cette famille, à son arrivée à Porto-Novo, s’est d’abord établi, au quartier Guévié ; mais il ne semble pas qu’il y ait fondé un foyer puisqu’on n’y retrouve aucun de ses descendants. Ce fut donc par la suite qu’il s’installa à Bagoro, d’ailleurs en compagnie du « fondateur » des actuelles familles Sounkere et El-Hadj Bouraïma, ce dernier, l’un des premiers musulmans de Porto-Novo à avoir accompli le pélerinage à la Mecque est encore en vie.

De Salou, naquit Bouraïma (ce n’est pas celui qui vient d’être cité) qui ,eut plusieurs enfants dont Akadiri, Lawani, Osanda, Rebija et Badarou.

Les ancêtres de cet « Orilê » sont considérés comme les adeptes du culte « Oro » d’ailleurs au même titre que les Êgba. Il suffit pour S’en convaincre d’analyser le contenu des « Oriki » respectifs de ces deux « Orilê ». En effet, on y retrouve plusieurs passages qui se recoupent.

Êgba et Isêyin auraient-ils un ancêtre commun ? Certains le pensent.

Notons par ailleurs que la famille Salou du quartier Bagoro a eu, nous dit-on, quelques liens mal définis avec les Jeni Agbe (cf lya Oni gba nla) famille Akin Ocho, du quartier Idi Obô. En effet, on retrouve à tort d’ailleurs, dans l’oriki de la famille Salou, des termes propres aux « Jeni Agbe » ; notamment l’appellation de Mapo-Mossi » traditionnellement réservée au Jeni Agbe.

On constate cette forme d’assimilation dans un grand nombre de familles Yoruba de Porto-Novo.

MAPO BATURE, MAPO KUTURE

Cet « Orilê » est d’origine Haoussa. Il regroupe aujourd’hui un certain nombre de familles assez vastes entre lesquelles il n’existe aucune sorte de lien ; ce sont :

– La famille Adjibadé du quartier Wèzounmè ; son ancêtre est Orekan (Balogoun) général Yoruba qui dirigea la guerre contre l’armée Ègba sous le règne de Dè-Mèkpon. Les Yoruba rentrèrent victorieux à Porto-Novo en chantant:

Êgba salô awa lapa akodudu loju ina
Êgba salô agira lapa ogogo ni fila.
Êgba salô ti ôwô ba t’Êgba a’ke hêri

– La famille Osséni, dont le foyer originel se situe au quartier Idioro, s’est établie de nos jours à Sadognon.
– La famille Lawani du quartier Déguè Idiaraba dont l’actuel chef est le nommé Yessoufou Baba Oni Fila.

Notons par ailleurs que cette famille s’est étendue ces dernières années à celle du feu El-Hadj Afolabi Alao du quartier Idioro. Nous ignorons d’ailleurs les raisons qui ont motivé cette extension. La famille du feu Afolabi Alao, est traditionnellement rattachée à celle de Ibitocho dont l’orilè est « Olomu ».
– La famille Emmanuel, famille d’origine portugaise, du quartier Itagogo, relève aussi de cet « Orilê ».

 

OBINJA

C’est l’ « Orilê » des « Tapa » dont le foyer originel ancestral n’est pas situé en terre Yoruba. De même que le « Engun » est un des cultes Yoruba, le « Gunuko » ou « Gunu » est le principal culte Tapa.

L’ « Oriki » de cet « Orilê » s’applique à trois familles bien connues à Porto-Novo :

– La famille Soumanou Gomez, ancienne famille d’origine portugaise dont le foyer principal est au quartier Atakpamè. De toutes les familles Tapa de Porto-Novo, elle a été reconnue comme la seule détenant un autel du culte « Gunuko » ;

– La famille Abiôla, famille Tapa dont l’ancêtre serait venu au culte « Egun » compte tenu des exigences de Ifa. Cette famille s’est établie à Adomè ;

– La famille Tapa du quartier Attakè.

Notons également que certaines sources déclarent que la famille du feu El-Hadj Sanoussi du quartier Djakomè relèverait de cet « Orilê ».

 

 IJEBU

Un grand nombre de familles Yoruba n’ayant entre elles aucun lien se retrouvent sous la bannière de cet « Orilê » ; ce sont notamment :

– La famille Oguebule (Ijêbu Ode) du quartier Ahouantikomê, seule, semble notoirement la plus représentative de cet « Onilê ».

Mais il existe également d’autres importants foyers qui se rattachent à cette source ; ce sont notamment :

– La famille Adjibi à laquelle est apparentée une importante famille Goun (Zounon). Les Adjibi qui ont leur foyer principal à Guévié sont encore appelés « Omô Morohunfolu » expression qui, à juste titre peut conduire à les ranger sous le titre de « Olalômi » ou « Ola ». Cette famille dont l’ancêtre descend du roi « Awujale d’Ijebu » a aujourd’hui à sa tête M. Amzat Bouraîma Madjebi, un des notables de Porto-Novo. Elle est saluée par l’oriki de « Modun Njaro ».

– La famille Modun Njaro famille de Imam Moukhtar du quartier Sokomè ;

Un groupe de deux familles dont le foyer principal se situe à ltèkpolu Imalé (famille d’El-Hadji Tiamiou Alaga notamment) a selon certaines sources dignes de foi une origine « Ijebu ».

On affirme également sans aucune précision que la famille de El-Hadj Aminou Tawakalitou, l’actuel Sériki de la communauté Musulmane de Porto-Novo, parent du feu Imam Bello devrait appartenir à cet « Orilê ».

Cette famille est saluée, semble-t-il, sous l’ « Oriki » de « Modun Mêrin ».

MORO-MASHO 

Nous avons retrouvé sous le sigle de cet Oriki un certain nombre de familles, notamment :

– Celle de Baba Tade Abdoulaye du quartier Itatôgônou ;
– Celle de Kôssôkô du quartier Ogan’la ;
– Enfin une famille dont le foyer principal se situe au quartier Ayantèdo. Notons que c’est dans cette dernière famille que se recrutent traditionnellement à Porto-Novo les batteurs de tam-tam dit « gangan ».

Nous n’avons pas pu définir l’ « Orilê » auquel pourrait se rattacher la souche « Moro-Masho ».

Nous venons de passer rapidement en revue les quelques « Orilê » représentés parmi les familles Yoruba de Porto-Novo. Certains « Onilê » parmi lesquels Orangun, Ajeje, Ikirun, Ajero, Olupo, Olufôn, Ara Oje, Alaran, etc., ne semblent pas exister ici ; si nous n’avons rencontré au cours de notre enquête aucune famille à laquelle on pourrait attribuer ces « Oriki », il est cependant possible que des personnes isolées, c’est-à-dire, n’ayant pas à Porto-Novo une famille étendue ou un foyer familial anciennement établi (ibudo) peuvent prétendre représenter ces « Orilê ».

De cette étude qui demeure encore très générale dans son objet et dans sa méthodologie se dégagent certaines constatations, caractéristiques de nombreuses familles Yoruba de Porto-Novo, à savoir :

– L’existence de liens plus ou moins solides unissant un grand nombre de familles entre elles ; ces liens en général, établis de vieille date, se traduisent dans la pratique par une forme d’assistance mutuelle surtout pendant ces multiples cérémonies qui marquent la vie quotidienne des Yoruba de Porto-Novo, et très souvent par une forme d’assimilation dans les « Oriki » ; ce qui a d’ailleurs constitué pour nous une certaine source de difficultés dans nos démarches d’identification. Nous avons cité comme exemple le cas de la famille Salou de Bagoro, originaire de Isêyin, à laquelle s’applique aujourd’hui à tort l’appellation de « Makpo-Mossi », Oriki qu’on attribue traditionnellement dans certains milieux aux « Jeni Agbe » dont l' »Orilê » est « Olôla ». Nous avons tenté de fournir une à cette forme d’assimilation, qui d’ailleurs n’existe réellement que sur le plan d’ « Oriki », par une certaine présence de liens amicaux assez lâches anciennement établis entre ces deux grandes familles ; il nous est aussi apparu au cours de notre enquête que la même famille précitée a des liens analogues avec un petit foyer de « Makô-Marê » du quartier Tatigri L’explication que nous avons fournie demeure-t-elle toujours valable ? Quoiqu’il en soit, on doit poser le problème car il est d’importance compte tenu de l’existence de nombreux autres cas analogues.

– La deuxième constatation est qu’un nombre non négligeable de Yoruba de Porto-Novo pensent qu’il convient de réserver exclusivement l’appellation de Yoruba aux membres de la « souche » ou à d’autres personnes de la même ethnie ayant des tatouages similaires. Les éléments Yoruba qui tiennent ce raisonnement s’attribuent le titre de « Imalé », ce que les Gouns de Porto-Novo désignent sous l’appellation de « Malénou », c’est-à-dire le Musulman.

C’est là une erreur assez grave que commettent beaucoup de gens. Mais cette situation semble résulter d’une série d’événements. Comme nous l’avons signalé au début de cette étude, les avis concordent généralement que les ancêtres des « Mapo-Moji » semblent être les premiers Yoruba établis à Porto-Novo. Après la conquête de Ajashê-llé par Tè-Agbanlin, les premiers nouveaux éléments Yoruba venus du Nigéria étaient des animistes, car selon Paul Marty, « l’origine toute première de la communauté musulmane remonte à Dè-Tognon. père de Dè Mèkpon et prédécesseur de Dè-Soji » : et le premier Imam Jamiu de cette localité, un Haoussa (Séïdou) fut désigné vers 1850 seulement.

Aussi, a-t-on toujours conservé l’appellation de « Yoruba » aux Mapo Moji, celle de « Imalé » à tous les autres éléments en général Musulmans de la même ethnie. Cela tient-il aussi au fait que la « Souche » Mapo-Moji semble être l’un des principaux foyers Yoruba de Porto-Novo comprenant en son sein un nombre assez important d’éléments de confession non musulmane ?

Quoiqu’il en soit, c’est une erreur ou une confusion assez grave qu’il convient de souligner, laquelle erreur d’ailleurs se reproduit fréquemment lorsque dans les mêmes milieux on établit une différence entre le Yoruba et le Nago.

Le problème est alors de savoir s’il existe réellement une différence d’origine et d’ethnie entre les personnes que l’on désigne ici sous des appellations différentes de « Yoruba » , « Nago » et « Imalé ».

Le terme « Imalé » désigne une, personne qui pratique la religion islamique ; il définit donc une confession -et non une ethnie ; aussi, le Fon, le Goun ou le Yoruba professant la foi islamique est appelé « Imalé » ou « Malènou ». C’est donc une grave erreur que commettent certains « Yoruba » qui, du fait qu’ils sont musulmans, renoncent en quelque sorte à leur appartenance à l’ethnie Yoruba qui témoigne leur origine.

Certes, il est évident que les premiers Yoruba notamment les ancêtres de Mapo-Moji établis à Porto-Novo après Tè-Agbanlin, étaient animistes. Mais, on ne doit pas perdre de vue que l’animisme (Orisha) au même titre que l’Islamisme est une religion. La seule différence est que celui-là relève du polythéisme, et celui-ci du monothéisme. Le terme « Yoruba » indique une origine, c’est-à-dire un état permanent qu’on ne peut renier, tandis que les termes « abô orisha » (animiste) et « Imalé » (musulman) désignent des cultes comme tels un état sujet à des changements possibles.

Par ailleurs, cette confusion entre le « Yoruba » et le Musulman qui remonte à une époque lointaine se retrouve à différents niveaux notamment quand on cherche à déterminer l’époque d’introduction de l’Islam à Porto-Novo, ou celle de l’établissement des premiers Yoruba dans cette cité. C’est ainsi que dans leur ouvrage d’une valeur documentaire indiscutable (Contribution à l’Etude de l’Ancien Royaume de Porto-Novo), MM. Akindélé et Aguessy font remonter l’apparition de l’Islam en terre porto-novienne à Dè-Ayikpé (1775-1783) alors que Paul Marty comme nous l’avons mentionné plus haut souligne que la toute première apparition de cette religion remonte seulement à Dè-Tognon (1828-1836). MM. Akindélé et Aguessy notent également que l’islam fut introduit par les premiers Yoruba sous l’impulsion, disent-ils de « leur chef Adéchina assisté de son neveu Agbanlin ». Paul Marty pense que les agents de l’avènement de cette religion dans le royaume de Porto-Novo sont les Yoruba et les Haoussa, sans d’ailleurs préciser s’il s’agissait des premiers Yoruba. Le problème qui se pose est donc le suivant : l’Islam fut-il importé à Porto-Novo par les premiers Yoruba, ce qui laisserait supposer que ces premiers Yoruba étaient des Musulmans avant leur établissement en terre Porto-Novienne. Ou bien comme on peut le déduire de la thèse de Paul Marty, l’apparition de cette religion est postérieure à l’établissement des Yoruba. Les données que nous avons recueillies au cours de notre enquête nous incitent à soutenir cette dernière thèse celle de Paul Marty). En effet, il est notoirement reconnu que les premiers Yoruba venus à Porto-Novo après l’invasion de Tè-Agbanlin, incontestablement les ancêtres des « Mapo-Moji » (Adéchina, Aké et Agbanrin), étaient animistes et vraisemblablement l’ont été leur vie durant. Il est aussi vraisemblable qu’une partie de leurs descendants directs n’ont pas embrassé l’Islam ; ce qui a pu déterminer les premiers musulmans de Porto-Novo, (en général venus de Ilôrin) à réserver l’appellation de Yoruba aux membres de la « Souche. » Mapo-Modji qui, autrefois, étaient en majorité des animistes.

La première famille Yoruba de confession musulmane de Porto-Novo notoirement connue est celle de Bawala, père du feu Imam Saroukou et dont l’ancêtre est le nommé Djinadou, ce dernier introduisit le Coran dans cette ville et y construisit la première mosquée au quartier Tôgô. Cet édifice religieux fut placé sous l’autorité de l’Imam Djitori, également originaire d’Ilôrin.

Cette famille aujourd’hui saluée par l’Oriki de « lja Makôya, ômô shiru » a des foyers secondaires à Attakè Sokomè, et leur « ibudo » ou foyer principal à Wèzounmè. Elle a, nous dit-on, une origine Peulh ou « Foulani ».

Yoruba ou Nago sont-ils d’une même origine?

(Prochaine Historique sur les familles yoruba et nago)

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BÉNIN/CULTURE/HISTOIRE - LES ORÎLÊ ET LEURS ORIKI DES YORUBA DE PORTO NOVO ET LEUR ORIGINE. DERNIÈRE PARTIE